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jeudi, juillet 21, 2005

Choper le loup c'est vraiment pas cool

D'aucuns diront que je m'arrête à des conneries sans importance, "oui, alors tu comprends, attraper le loup... on s'en cogne... c'est pas important..." mais je suis désolé, c'EST important, c'est même bougrement important pour le travail, la concentration, le bien être, comme je m'en vais te me le vous démontrer... Ah ben vouais, alors c'est sûr que si vous ne savez pas de quoi je vous parle, ben forcément ça ne vous dira rien. Alors attraper le loup, qui se dit en tchèque "chytit vlka", c'est choper l'irritation de la rondelle, de la nusse, enfin vous voyez, genre quand le troufignard est gratto-piquant douloureux. Pourquoi l'expression "choper le loup" me direz-vous? Z'avez déjà entendu un loup, dans la nuit? tiens, imaginez-le, assis sur le haut d'un roc, la pleine lune toute blanche l'éclairant de côté, et lui, en ombre chinoise en train de hurler "ouuuh... ouuuh...". Bon ben ça vous parle maintenant non? Alors et comment ça s'attrape? Ben connement, comme toute connerie, eh oui! Moi par exemple, c'est en changeant le papier Q qu'on avait au bureau, oh! C'est tout con mais véridique. Avant on en avait un qui, bon c'était pas de la soie de chine, non, mais qui allait quand même, pis surtout, mon fignard délicat s'y était habitué au papier. Et surtout vous savez comment ça marche avec le corps, c'est pas les extrêmes qui sont les pires, non c'est les changements soudains, le temps de s'habituer à nouveau. Tiens, quand vous êtes passés d'une nourriture à une autre (steack-frites à Panam vers couscous à Marrakech, eau du robinet de la seine vers eau du robinet de Val d'Isère...), d'une température climatique à une autre (froid sec vers chaud humide...), d'une hauteur à une autre (oreilles bouchées, mal de crâne...), et donc ben moi papier Q X vers papier Q Y. Je ne sais pas qui est l'inconséquent imbécile chez nous, responsable de l'intendance hygiénique, mais sur ce coup il n'a pas fait fort, vraiment pas. Chais même pas s'il a d'ailleurs essayé des échantillons avant de passer commande ferme, l'épaisse andouille bien grasse. D'abord il est moche le nouveau papier Q, tout gris. Pas grave me direz-vous, le fion il n'y voit rien. Bon ok, mais si déjà... Moi j'en ai du jaune à ma maison, pis parfois du mauve, et une fois par mois j'en achète du bleu clair pour rompre la monotonie. Pis celui au bureau, il ne sent rien (ou seulement une fois utilisé, mais là, c'est plus comme je voudrais). Moi à ma maison, mon mien de papier, il sent les fleurs de printemps, ou la forêt des bois, genre, que même quand il est utilisé ça donne l'impression d'avoir fait dans la nature, c'est bucoliquo-champêtre tout plein, et pis ça donne envie (de faire). Et aussi celui d'au bureau, il est tout dure, mais étrangement pas résistant du tout, en fait il râpe comme un scotch-brite, mais en plus il faut en mettre plusieurs bonnes épaisseurs pour ne pas se retrouver avec de la marchandise sous les ongles, et donc inévitablement d'avec plusieurs bonnes couches, ben on n'a pas la même sensation au bout des doigts, alors on force plus, on ne sait plus où qu'on est déjà passé (bien que la surface à essuyer ne soit pas très grande), bref on en utilise plus et mal de surcroît. Et donc hop, une fois le matin après le café, le journal (du matin) dans la main, une fois l'après-midi au retour du déjeuner, les Emails sous le bras, et parfois même encore une dernière tournée du patron, avant de partir du bureau pour être serein dans le tram. Pis au bout de 2 jours, vlan et voilà, le grand méchant loup sort des fourrés de la forêt, alors même que vous n'avez rien fait, rien changé à vos habitudes d'avant, keud, c'est rien qu'uniquement la faute du nouveau papier Q et du corniaud à la couenne d'âne qui l'a commandé, le papier.

Alors au-delà de l'anecdote plaisante, de la joyeuse bouffonnerie de potache, il y a le caractère économique, et vous allez voir que là on ne s'esclaffe plus. Permettez-moi ainsi de vous présenter les répercussions fichtrement néfastes pour l'entreprise de la présence d'un loup au Q d'un employé. Attention, cadres dirigeants, directeurs, responsables des ressources humaines, optimisateurs de temps d'activité, ministres du travail, ce message s'adresse à vous, alors prenez bonne note. Premièrement, sachant que faire au bureau n'est plus agréable du tout (voire douloureux), l'employé aura tendance à se forcer (à faire) avant d'arriver sur son lieu de travail, d'où retards. Une fois sur place (sur son lieu de travail), ce même employé s'il n'a pas fait avant (parce que malgré qu'il se soit forcé, il n'y est pas parvenu) aura tendance, soit à se retenir, soit à partir plus tôt que prévu afin de se rendre à temps dans un endroit propice au faisage (sa propre maison, la taverne locale du coin, les gogues publiques de la mère Germaine à la station de tram...). Dans le cas où il se retiendrait, il est inévitable, que préoccupé par ses selles ainsi que par le choix épineux de la meilleure option pour s'en soulager, son efficacité sera amoindrie. Cette même efficacité sera de toute façon diminuée de par le simple fait d'être sujet au loup, endolorissement, démangeaison, irritation, brûlure, inflammation, assise douloureuse... bref mal-être général évident et bien compréhensible.

Et pour preuve de ce que j'avance, voici une étude complète, financée par le ministère américain du travail et menée pendant 5 ans par le centre national pour la recherche appliquée en coopération avec le département "matière et fibres cellulosiques" de l'université de Californie (UCLA), qui prouve chiffres à l'appui, que les méfaits du loup sont réellement loin d'être négligeables. Vous trouverez ci-dessous les données chiffrées issues de cette étude reposant sur l'analyse statistique d'un échantillon représentatif d'un groupe de 12.598 individus. Ainsi considérant un employé d'âge moyen (38-42 ans), de poids moyen (65-75 Kg), sur une journée de travaille moyenne de 8h, alors:
• Fréquence moyenne habituelle de "faisage" par jour (en nombre de fois): 2,16 celle-ci tient compte de 3 repas moyens dans une journée.
• Durée moyenne de "faisage sans loup" (en secondes): 395 (soit 6min 36), incluant le déplacement entre le bureau et les toilettes.
• Coefficient moyen d'accroissement de la "Durée moyenne de faisage sans loup" dû au loup: 1,15949368 déplacement entre le bureau et les toilettes plus lent, bavassage plus fréquent d'avec les collègues se trouvant sur le trajet, moins de poussée au moment de l'acte...
• Temps moyen du syndrome "se forcer à faire quand on n'a pas envie avant d'aller au bureau" (en secondes): 765 (soit 12min 45)
• Ratio moyen du "départ prématuré du bureau pour faire tranquillement ailleurs" sur "serait resté plus longtemps en heures supplémentaires non payées pour peu que le papier Q ait été correct" (exprimé en secondes perdues): 887 (soit 14min 47)
• Indice moyen d'handicap intellectuel dû au "fichtre c'que ça fait mal" grevant l'efficacité mentale habituelle (exprimé en secondes perdues): 1043 (soit 17min 23) sachant que cet indice est extrêmement variable compte tenu de sa dépendance d'avec la maturité du loup.
• Durée moyenne de manipulations diverses des 3 positions de la chaise (et du dossier) à cause du loup (en secondes perdues): 339 (soit 5min 39) sachant que plus la chaise offre de positions (hauteur, assise, inclinaison, de la base comme du dossier) et plus cette durée peut être importante.
• Accroissement de la durée moyenne de gigotement sur sa chaise afin de réajuster cette saleté d'élastique du slip (en secondes): 287 (soit 4min 47) très dépendant de la variable "proximité visuelle de collègues féminines".
• Coefficient moyen d'augmentation de la durée de bavasserie d'avec ses collègues fréquemment axée (la bavasserie) sur le sujet de la chasse au loup: 1,21593 ce coefficient ne tient pas compte du "bavassage d'avec les collègues se trouvant sur le trajet bureau-toilettes" déjà pris en compte dans le "coefficient moyen d'accroissement de la 'durée moyenne de faisage sans loup' dû au loup".

Et donc selon l'ingénieuse formule gardée bien secrètement, la perte de temps engendrée par le loup serait de 4039 secondes par employé atteint (mordu), soit 1 heure 7 minutes et 19 secondes, ce qui représente 14% du temps de travail moyen d'une journée de 8 heures. Pour information le passage de 39 à 35 heures en France ne représentait qu'une diminution 10%. Ca vous la coupe nette, hein... mais attendez, le meilleur est à venir. Parlons argent, histoire de vous prouver à quel point cette situation est dramatique pour une entreprise. Cette étude, qui il faut bien l'avouer, a été menée sérieusement jusque dans les moindres détails, va encore plus loin. Le prix moyen d'une bobine basique d'une longueur de 150 mètres de papier hygiénique 24x35cm en carton pâte recyclé et sciure de bois coûte 19,50 euros. Ca c'est le papier dit "appel au loup" et échardes en prime. Tandis qu'une bobine Luxe Ultra de feuilles 24x35cm en ouate de cellulose bio et fleurs des Alpes cueillies à la main par des nymphes vierges, sur 3 épaisseurs gaufrées en 1 pour une excellente résistance et une grande douceur, coûte 37,75 euros. Soit un surcoût de 18,25 euros, ok, je vous l'accorde. Mais attention, sachant qu'une bobine d'une telle longueur (150m) est utilisée par environs 34,87 employés différents (du simple ouvrier jusqu'au directeur général) sur environs 7,36 jours travaillés, que la probabilité d'occasionner un loup (au Q) est de 78,7% pour la première bobine (basique) et de 12,4% pour la seconde (Luxe Ultra), alors pour une entreprise moyenne de 100 employés dont 20% de cadres, les pertes financières liées à l'utilisation du papier basic par rapport au papier Luxe Ultra sont estimées à 34.526 euros par mois. Et là ça ne rigole plus du tout, parce que plus la taille de l'entreprise est importante, et plus les pertes engendrées par le loup sont importantes, bien évidemment. Alors chais pas, je ne voudrais pas avoir l'air de donner des leçons, mais moi si j'étais responsable d'entreprise, c'est le genre d'étude qui me ferait réfléchir au moins un peu. Sans dec, en comparaison des 18,25 euros d'écart entre les 2 bobines, les 34.526 euros de perte permettraient d'acheter 914 bobines de papier Luxe Ultra, de quoi faire pendant un mois pour 10.358 employés d'une entreprise qui n'en compte que 100. Enfin chais pas, mais moi, hein... si j'étais chef d'entreprise... En attendant je ne suis qu'employé, et j'ai chopé le loup, alors je vais rapidement aller me ridiculiser en pharmacie afin de soigner cette perte de productivité. J'vous jure, et tout ça à cause du papier Q dans nos chiottes d'entreprise, comme quoi la théorie du battement d'ailes de papillon dans l'Atlantique...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

T'as qu'à prendre le papier Q jaune de chez toi. Tu auras toujours un peu de ta maison sur toi et au boulot ;-P
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Sinon y a qu'à espérer que ton auguste derrière s'habituera à ces économies... =)

Strogoff a dit…

Vouis, et puis je peux aussi apporter mon lit, mes draps, et dormir sur place... Eh Pavle, attends, t'es furieux ou quoi... Une boîte comme la mienne peut quand même payer du payer Q correcte non? Bon pour l'habitude, c'est déjà fait, mais faut encore espérer qu'ils vont pas nous remettre l'ancien papier sous la pression des syndicats, sinon c'est reparti... maintenant que je m'y suis fait, au nouveau!

Anonyme a dit…

C'est vrai qu'une boîte comme ça devrait en avoir les moyens...
...en même temps, ils doivent se dire que le prix du papier, multiplié par le nombre de culs des employés, fois le nombre de minutes qu'ils passent à s'essuyer vaut la chandelle d'essayer de les inciter à faire leurs besoins chez eux et pas pendant les heures de boulot... =)
Hahaha... bientôt ils vont rationner le savon...

Strogoff a dit…

Ben justement, le calcul de "faire chez soi" plutôt "qu'au bureau" a été fait par l'étude dont je parle dans mon blog. Ben non, c'est pas rentable. Quant au savon, oui, peut-être, mais c'est surtout les serviettes en papier pour s'essuyer les mimines qui m'inquiètent...

Anonyme a dit…

Salut salut
Je suis le frangin de celle qui part en Mongolie avec son pote, avec leur Ami 6, avec du merite... juste pour situer... et en lisant ton commentaire je me suis pointe sur ton blog... Mais t'es ENORME! Putain pondre trois pages de texte sur les emoroides, le tout avec style, envolees liryques, tour a tour drole, melancolique, puis soudain... L'ANECDOTE! Putain vraiment, je suis sur le cul ( et crois moi ca fait mal... )
Ben voila un blog que je vais revisiter! Bonne suite, bonjour a cette belle ville de Prague et a ses habitantes non moins jolies, et bonne bourre!

Strogoff a dit…

Salut Pierro, ben chuis content que ça te plaise. En fait je n'écris plus que rarement sur ce blog-là, parce que... tiens c'est vrai, chais même pas pourquoi que je n'écris plus que rarement sur ce blog-là? Ah si, parce que celui-ci n'a pas de photos. Voilà, pis il est moins connu de mes lecteurs. Alors donc les délires, je les ai mis dans l'autre de blog, celui sur Prague. Bon c'est plus sobre, forcément, c'est sur Prague donc je ne veux pas être grossier, mais des délires sur plusieurs pages, tu devrais en trouver aussi à la pelle... Alors bonnes lectures, et merci pour ton soutien...